Vous êtes devenu ministre de Gozo en janvier 2020, soit au début d’une année très difficile -le Covid-19 affectant économiquement le monde entier. Deux ans plus tard, comment se porte l’île ?
Quelques semaines après ma nomination au poste de ministre de Gozo, le monde entier était confiné en raison de la pandémie. Grâce à notre économie résiliente, Gozo s’en est extrêmement bien sorti. Le gouvernement a travaillé dur pour soutenir les entreprises, en particulier les employés. Nous avons réussi à conserver la majorité des emplois à Gozo… nous avons même atteint un taux de chômage pré-pandémique record sur l’île. Oui, ce furent des mois difficiles, mais l’avenir s’annonce plus radieux.
Quelles sont les autres mesures prévues pour stimuler l’économie gozitaine ?
Au cours de cette pandémie, nous avons beaucoup investi en matière d’infrastructures liées aux entreprises et à la connectivité, avec de nouveaux services et projets, comme un nouveau service de ferry rapide. Depuis janvier dernier, nous avons également un deuxième câble à fibre optique, pour attirer à nous de nouveaux investissements liés à l’économie numérique et à l’iGaming.
Auparavant, nous ne dépendions que d’un seul câble à fibre optique. Le second apporte assurance et tranquillité d’esprit à toutes les entreprises de ces secteurs, avec une connexion continue non seulement à Malte mais aussi dans le reste du monde. Comme toutes les îles, nous sommes fortement dépendants de la connectivité et de l’accessibilité. C’est un moment historique : nous sommes maintenant dans la phase de planification du développement de l’aérodrome, qui permettra pour la première fois des investissements liés à l’aviation et à la R&D technologique à Gozo.
L’industrie numérique est l’une des rares à avoir survécu à la pandémie. Nous savons que Malte est considérée comme la plaque tournante du jeu. Voyez-vous Gozo adopter l’industrie du jeu d’argent ?
Oui, j’y crois. Depuis quelques années, l’intérêt pour l’iGaming et l’économie numérique est en pleine expansion à Malte et plusieurs Gozitans ont bénéficié de ces opportunités d’emploi sur le continent. Cependant, Gozo n’a pas autant attiré les acteurs de cette industrie. Pour changer cela, nous avons investi dans des locaux haut de gamme, dans lesquels les entreprises peuvent déménager, ou ouvrir de nouveaux bureaux à Gozo. Outre les incitations nationales –financières et fiscales –offertes par la juridiction maltaise, le ministère de Gozo offre également des incitations financières exclusives aux entreprises qui décident d’opérer de Gozo. Auparavant, notre économie reposait davantage sur le tourisme, mais la nécessité de diversifier l’économie, avec d’autres secteurs opérant sur l’île sœur, est fondamentale. J’aime préparer et construire un écosystème qui soutient l’épanouissement de nouvelles niches économiques dans le secteur numérique.
Quels dispositifs favorisent ce coup de pouce ?
L’attractivité nationale pour les entreprises découle de plusieurs facteurs : notre climat, notre culture, les talents locaux, l’éthique de travail, le système de fiscalité des entreprises et de nombreuses autres incitations financières. Certaines des incitations que nous avons mises en place comprennent des programmes fiscaux et de récupération ; la qualité et l’emploi durable sont soutenus par des subventions lucratives. Nous avons déployé beaucoup d’efforts pour investir de l’argent afin de promouvoir notre mode de vie, nos paysages et notre peuple. Nous le faisons à la fois pour le secteur des affaires mais aussi pour le tourisme ; les affaires et le plaisir sont deux notions très présentes à Gozo. En fait, je pense que Gozo est une île qui offre un équilibre parfait entre vie professionnelle et vie privée.
L’industrie du tourisme du monde entier a redémarré au quart de tour cours de ces mois. L’île de Gozo a-t-elle une stratégie pour attirer ses propres visiteurs ?
Le secteur le plus touché pendant la pandémie était celui du tourisme, en raison des nombreuses restrictions. Cette situation n’a pas seulement affecté Gozo et Malte, mais le monde entier. Notre île dépend énormément du secteur du tourisme mais, en tant qu’île, lorsque l’aéroport a été fermé, nous avons ciblé une différente niche : le tourisme interne. Cela nous a aidé à donner un coup de pouce à notre économie, les Maltais ayant décidé de découvrir Gozo plutôt que des pays étrangers.
En parallèle, nous avons émis à deux reprises un certain nombre de bons d’achat ciblant le secteur de la vente au détail et du tourisme. Cela était très important pour nos entreprises. Nos campagnes de vaccination ont également joué un rôle important dans la relance du tourisme venant de l’étranger. La majorité de la population est vaccinée, ce qui a permis aux îles de Malte et Gozo d’être vues comme des destinations sûres.
Il y a quelques semaines, un nouveau bureau a ouvert ses portes à Gozo pour la communauté LGBTIQ+. Quelle est l’implication de Gozo dans cette problématique ?
Les membres du gouvernement -et donc nous, en tant que ministres -peuvent avoir tendance à se concentrer sur des projets et des investissements de plus grande envergure… Cependant, cette initiative relativement petite consistant à offrir un espace adéquat pour ces opérations est un symbole : notre petite île a échappé au conservatisme, se transformant en un territoire plus inclusif.
Offrir ces locaux à cette communauté, dans une partie centrale de l’île -à côté du ministère de Gozo -envoie un message fort : nous sommes en faveur de l’égalité, de la diversité et des droits civils. Par ailleurs, nous travaillons également avec le ministère de l’Égalité, de la Recherche et de l’Innovation à Malte (dirigé par le Dr Owen Bonnici) afin de faire partie de la Pride 2023, qui se tiendra à Malte. Je souhaite que Gozo participe à cet événement très spécial.
Comment voyez-vous l’avenir de Gozo, dans les prochaines années ?
En ce moment, nous menons une consultation publique via l’intermédiaire du gouvernement de l’Autorité de développement régional, afin de recueillir toutes les opinions et suggestions du public, des ONG, des entreprises et de toutes les parties prenantes qui ont à cœur de développer une vision globale pour Gozo au cours des 10 prochaines années. Je pense que nous devons continuer à évoluer et à attirer des investisseurs pour faire de notre île une force économique qui profite à l’ensemble de Malte. Mais nous devons également prendre en compte d’autres aspects, comme l’environnement naturel, les bâtiments et les rues emblématiques de ces îles.
Ces éléments participent à notre attractivité, et nous devons en prendre soin. À mon avis, Gozo restera Gozo tel que nous le connaissons, pour peu qu’assez de Gozitans restent sur l’île. C’est pourquoi nous investissons dans la connectivité, l’accessibilité et la diversification économique : pour attirer à nous d’autres générations de talents gozitans qui ont changé de résidence, et vivent de manière permanente ou partielle à Malte. La connectivité est la clé de notre succès économique.
L’interview en entier :
Bientôt : SiGMA Afrique
En novembre, lors d’une semaine exaltante et étonnamment ensoleillée, le Groupe SiGMA a proposé quatre conférences uniques aux 13 500 délégués venus du monde entier. La suite ? SiGMA Africa ! Trois évènements majeurs, conçus pour promouvoir l’industrie du jeu d’argent (en forte croissance !) en Afrique, sont en préparation. SiGMA Afrique réunit les plus grands noms de l’industrie pour des discussions relatives aux cadres réglementaires, au développement économique et à la création de nouvelles opportunités pour les entreprises cherchant à investir à travers le continent. SiGMA (qui attire un public de plus de 80 pays) prépare le terrain, avec une liste d’invités hors du commun : certains des meilleurs opérateurs, fournisseurs, affiliés, régulateurs et leaders d’opinion seront présents, pour apporter l’innovation haut de gamme à l’industrie africaine du jeu de hasard et stimuler une croissance durable sur tout le continent.
