L’industrie européenne de l’eSport se développe rapidement mais une réglementation plus efficace est nécessaire, explique un panel d’experts lors de SiGMA Europe
Ian Smith a mis en avant les principales préoccupations de l’eSports Integrity Commission. Il affirme que le potentiel du marché est énorme, mais que les risques doivent être pris en compte.
Lutter contre les menaces qui pèsent sur l’intégrité dans l’industrie européenne de l’eSport sera un défi majeur compte tenu de la rapidité avec laquelle le marché se développe et change. Les jeux appartiennent à des éditeurs qui font des bénéfices grâce à des millions de fans effectuant de micro-achats. Par conséquent, leur objectif principal est de répondre aux besoins de ces joueurs ; les jeux peuvent ainsi être modifiés quelques semaines seulement avant un tournoi majeur.
C’est comme si la FIFA décidait d’élargir le but ou de rétrécir le terrain juste avant la Coupe du monde explique-t-il.
Comment créer un cadre efficace pour l’industrie européenne eSport ?
Michelle Hembury, associée du cabinet d’avocats Melchers, rebondit sur la question de l’intégrité. Elle souligne qu’en Allemagne il existe une énorme demande pour ce qui est des paris eSport, mais aucune réglementation.
Cela pousse les joueurs vers le marché noir, ce qui pose d’énormes risques d’intégrité. À l’heure actuelle, cela n’est pas pris suffisamment au sérieux.
Antti Koivula (partenaire de Legal Gaming Attorneys at Law) s’exprime sur la réglementation finlandaise, qu’elle qualifie de médiocre. En Finlande, il existe un monopole des jeux d’argent. Il est estimé qu’environ 80% des parieurs sportifs jouent à l’étranger, sans aucune protection.
Le régulateur finlandais ne considère pas que les problèmes d’intégrité méritent d’être abordés.
Bien que tous les panélistes aient convenu qu’il fallait davantage de réglementation, ils ont également souligné les difficultés à créer un cadre efficace car il s’agit d’une industrie internationale.
La coopération mondiale est essentielle, mais très difficile à mettre en place selon Koivula.
Les différents acteurs doivent communiquer
Viktor Gyorgy Radics (responsable du règlement des différends chez DLA Piper Hongrie) explique que si un régulateur au sein de l’Europe impose des sanctions contre un opérateur de paris sportifs, ces sanctions ne seront pas appliquées efficacement dans une autre juridiction européenne.
Si l’Europe ne peut pas faire cela, comment pourrions nous le faire à l’échelle mondiale ?
En raison de l’absence de réglementation à grande échelle, une plus grande autorégulation est nécessaire. Il faut que les différents acteurs communiquent entre eux, selon le panel d’experts.
Ils expliquent que les éditeurs hésitent à s’impliquer et cherchent par exemple à se distancer de la composante paris des jeux eSport. Mais si une réglementation stricte est imposée, cela affecterait également leurs activités.