Dans une interview accordée à SiGMA, un ancien employé de Genesis Global Limited a accepté de témoigner anonymement. Il y a trois semaines, les employés de Genesis Global ont été licenciés par la société, sans préavis.
J’étais employé par Genesis Global. Je travaillais au bureau de Malte avec une excellente équipe.
À la fin du mois de janvier 2021, le régulateur britannique des jeux a infligé une amende de 3,8 millions de livres sterling à la société. À ce moment-là, les choses ont commencé à se dégrader.
La direction nous a demandé de transférer les données et toutes les marques de casino de Genesis Global à Genesis Bluebird. Cela impliquait que, pendant la transition, la société serait en mesure d’offrir un service sans faille aux clients (mais sous le nom de Genesis Bluebird).
L’été, tout était très normal. La société a organisé un certain nombre de fêtes. Ariel nous a dit qu’il y avait des rumeurs selon lesquelles nous allions fusionner avec une autre entreprise.
Le premier signe que quelque chose n’allait vraiment pas, c’est lorsque nous avons remarqué que l’immeuble dans lequel se trouvaient nos bureaux était mis en vente. Tout le monde a commencé à poser des questions. Certains d’entre nous ont paniqué. On nous a dit qu’il s’agissait d’une situation provisoire mais que nous devions commencer à travailler à domicile. C’est tout ce qu’Ariel nous a dit.
En novembre, pendant la période durant laquelle nous travaillions à distance, nous avons été payés. Cela nous a donné un faux sentiment de sécurité, car nous pensions que les choses allaient peut être revenir à la normale. L’entreprise a même annoncé des postes vacants sur les réseaux sociaux. Nous attendions de nouvelles instructions de la direction, mais elle est restée peu communicative.
Au début du mois de décembre, la situation a commencé à devenir vraiment délicate. C’était louche. Nous en discutions entre nous par le biais d’un chat de groupe et nous étions tous d’accord pour dire que quelque chose de suspect se tramait. Le site Web de Genesis Global n’était plus en ligne. Un certain nombre d’employés et de chefs de service ont démissionné et n’ont pas été remplacés.
Le 6 décembre, notre PDG Ariel Reem est parti sans préavis. Ce fut un choc pour nous tous. Yoav Dotan a pris la relève d’Ariel en tant que PDG, mais il n’a pas non plus été en mesure de nous donner de plus amples informations. Il en savait aussi peu que nous.
Le 23 décembre, nous avons été informés que nos salaires de décembre ne seraient pas versés. Nous avons été licenciés sans prime de Noël, sans aucun droit aux congés accumulés. Le même jour, nous avons découvert que nous n’avions plus accès à nos e-mails et que nos identifiants ne fonctionnaient plus. Le site Web fonctionnait toujours et les joueurs déposaient de l’argent mais ne pouvaient pas effectuer de retraits. Nous n’étions pas en mesure de fournir un service clientèle et une assistance appropriés. Le marché espagnol était pris en charge depuis Malte. Nous avons reçu de nombreux e-mails de clients en colère car ils ne pouvaient pas retirer leur argent. A un moment donné, il devait y avoir plus de 3000 emails en attente de réponses. Je crois que certains clients ont reçu leur argent.
On nous a dit que la fermeture de l’entreprise était la décision du propriétaire en Australie. Son nom est Yaniv Meydan. En tant qu’employé, je ne l’ai jamais rencontré, ni vu, pendant la période où nous avons travaillé chez Genesis. Les autres non plus. Je crois que c’était un cas de mauvaise gestion flagrante.
La société nous doit beaucoup d’argent. Personnellement, c’est très difficile pour moi car j’ai des prêts à rembourser, et de nombreux engagements. Nous avons déposé une plainte et fait une réclamation auprès du Département des relations industrielles et de l’emploi (DIER) de Malte mais, jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de réponse de leur part.
Nous avons engagé un avocat local pour nous représenter. Nous sommes environ 110. Nous en parlons en groupe et faisons de notre mieux pour nous aider et nous soutenir mutuellement. Heureusement, j’ai trouvé un emploi, mais certains de mes anciens collègues sont toujours à la recherche d’un poste.
Je souhaite rester anonyme et je vous remercie de partager notre histoire afin de sensibiliser le grand public à notre situation difficile.
