Avec plus de 212 millions d’habitants, le Brésil est le pays le plus peuplé d’Amérique latine. C’est également l’un des plus jeunes du monde, 69 % de sa population ayant moins de 30 ans. Le marché de l’esport du Brésil est un des plus importants en termes de nombre de joueurs à l’échelle internationale (il est classé parmi les cinq premiers mondiaux). En Amérique Latine, il fait partie des marchés de jeux à la croissance la plus rapide.
L’esport est-il du sport ? Qu’en pense le Brésil ?
Cependant, une controverse a fait la une des journaux brésiliens cette semaine : la classification des esports comme sports. Ana Moser, la ministre brésilienne des Sports, a déclaré que l’esport ne devait pas être considéré comme un sport en tant que tel, mais comme une forme de divertissement. Elle a ajouté qu’il était peu probable qu’elle investisse dans le marché de l’esport.
Cette déclaration a été accueillie avec déception par les acteurs du secteur. Ils demandent à ouvrir un dialogue pour débattre de la question suivante : l’esport peut-il être considéré comme un sport traditionnel ?
La loi brésilienne sur les sports (PLS 68/2017) régit le système sportif national au Brésil. Elle stipule qu’un sport est : « toute forme d’activité principalement physique qui, de manière informelle ou organisée, a pour objectif des activités récréatives, la promotion de la santé ou des performances sportives élevées ». Cette clause fait donc référence à l’« activité récréative », qui est ce qui définit l’esport.
Les décideurs politiques et les parties prenantes sont en train de débattre de cette question. Ces derniers affirment notamment que des individus peuvent tout à fait participer à des sports électroniques en utilisant un ordinateur portable ou un smartphone, mais qu’un athlète de sports électroniques a besoin d’une préparation et d’un entraînement similaires à ceux de tout autre athlète, ce qui inclut de l’exercice, de l’entraînement, un régime alimentaire sain et une bonne préparation pour être mentalement et physiquement apte à prendre part à une compétition.
L’esport crée également des emplois et génère des revenus pour les joueurs. Il développe leurs compétences technologiques. Au Brésil, l’investissement du gouvernement et des parties prenantes dans cet écosystème, ainsi que des mesures incitatives appropriées, permettraient à l’esport de s’intégrer dans la culture du pays.
Les revenus de l’esport du Brésil se classent au dixième rang mondial
Les recettes brésiliennes tirées des sports électroniques placent le pays au dixième rang mondial.
On estime que les amateurs de sports électroniques brésiliens passent plus de 20 heures par semaine à jouer. Un tiers d’entre eux dépensent de l’argent en monnaie virtuelle et 35 % achèteraient probablement des produits dérivés à un moment ou à un autre, en particulier pendant les compétitions. Les femmes représentent 60 % du public et près de 50 % d’entre elles déclarent avoir téléchargé un jeu parce qu’il leur avait été recommandé par un influenceur.
Parmi les Brésiliens ayant répondu à ces questions, 80 % sont des passionnés de jeux, la moitié consomme du contenu vidéo relatif aux jeu vidéo et un quart regarde ou participe à des esports.
Furia esports
Fondée en 2017 en tant qu’entreprise commerciale par les entrepreneurs Jamia Pádua, Andre Akkari et Cris Guedes, l’organisation brésilienne d’esports Furia est aujourd’hui considérée comme la quatrième plus grande entreprise d’esports au monde. Elle participe aux compétitions de Counter-Strike : Global Offensive, Rocket League, League of Leagues , Valorant, Rainbow Six : Siege , Apex Legends et Super Smash Bros. L’équipe a fait sa première apparition il y a deux ans à l’IEM Katowice et, bien qu’elle n’ait pas gagné, elle a joué contre Made in Brazil. Furia était l’équipe favorite dans un certain nombre de compétitions en 2021 et 2022.
L’entreprise s’est ensuite enracinée en Europe. Elle a établi son siège social à Malte au début de l’année dans le but d’apporter plus de stabilité à ses équipes. L’espace dépasse les 1 000 mètres carrés et permet aux équipes de Furia de concourir en Europe.
Le marché esport le plus prometteur est celui du Brésil
La prolifération des smartphones fait que les jeux mobiles dépassent de loin les versions pour PC et consoles. Pourtant, les titres esports sur PC sont plus rentables. Les recettes du marché de l’esport devraient atteindre 16,03 millions de dollars américains en 2023 et maintenir un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 7,75 % jusqu’en 2027. Avec 7,5 millions de dollars, le segment le plus important de ce marché est celui des droits médiatiques, suivi par les publicités de marque et les parrainages, lesquels sont mis en place par des sociétés telles que Gillette, Dell et Redbull.
En 2023, le taux de pénétration des utilisateurs devrait être de 8,2 % et il devrait passer à 11 % en 2027. Le revenu moyen par utilisateur est estimé à 0,90 dollars américains.
Le nombre de participants aux esports au Brésil devrait atteindre 25 millions d’ici 2027. Si cet objectif se concrétise, le marché vaudra 22 millions de dollars. L’esport continue de se développer, ce qui ne signifie pas qu’il deviendra courant, mais il attirera à lui de nouveaux marchés.
Selon certains, le Brésil est le marché le plus prometteur au monde pour les sports électroniques. Plusieurs sociétés de jeux mobiles ont été incitées à s’installer au Brésil, Garena et Riot Games étant bien implantées dans le pays. Des équipes comme Furia, LOUD et MIBR développent la popularité des jeux. Des ligues ont été établies pour la plupart des titres majeurs de l’esport : Rainbow Six, CS : GO, League of Legends, Wild Rift, Free Fire, Mobile Legends : Bang Bang et autres.
Le Brésil remporte les plus grands titres mondiaux
Suite à la victoire des Valorant Champions 2022, le Brésil est devenu le seul pays au monde à avoir remporté les plus grands titres dans les trois principaux jeux de tir tactique : Valorant, CS : GO et Rainbow Six Siege. En 2022, les 4 352 Brésiliens ayant pris part à ces compétitions ont gagné 47 millions de dollars américains lors de 3 275 tournois, ce qui place le pays au 7e rang mondial pour les gains obtenus grâce aux sports électroniques. Counter-Strike : Global Offensive a été le jeu le plus récompensé, avec 11 millions de dollars de gains pour ses joueurs.
Gabriel ‘FalleN’ Toledo est le joueur brésilien qui a gagné le plus d’argent (1,2 million de dollars). Il a gagné 99,32 % de ce total en remportant des tournois de Counter-Strike : Global Offensive.
Pas de loi sur les sports électroniques
Il n’existe pas de loi fédérale brésilienne portant sur les sports électroniques. La tentative d’introduction d’une législation a été bloquée par la pression publique en 2019. Cependant, certains États ont introduit une législation catégorisant les jeux vidéo comme des jeux basés sur l’habileté pour les différencier des jeux de hasard. Plus récemment, une loi a été adoptée par la Chambre des Députés du parlement brésilien et attend l’approbation du Sénat.
Les paris sportifs ont également fait l’objet de débats. Ils sont actuellement à l’étude, le gouvernement souhaitant légiférer sur les paris sportifs cette année. La perspective d’une légalisation a suscité un regain d’intérêt pour le marché de la part des investisseurs.
Globalement, 1 % de tous les éditeurs de jeux sur Google Play sont brésiliens ; Tapps Games est l’un des plus grands studios de jeux brésiliens. La note moyenne des jeux des créateurs de jeux brésiliens sur Google Play est de 3,98 étoiles sur 5. 69 % de leurs jeux comportent des publicités et 24 % utilisent les systèmes de paiements dans l’application pour se monétiser.
Le jeu Offensive (CS : Go) est le titre le plus populaire de l’esport
Près de 200 plateformes internationales proposent des services de paris sportifs aux clients brésiliens. Le titre qui génère le plus de revenus est Counter-Strike : Global.
Par ordre de popularité, les jeux les plus achetés et les plus joués sont : Offensive (CS : GO), League of Legends (LoL), Dota 2, Valorant et Call of Duty. Pour la plupart des parieurs, CS : GO est imbattable, quatre des cinq événements d’esport les plus importants au monde étant liés au jeu : Intel Extreme Masters (IEM), ESL Pro League, Blast Premier et PGL Major.
Intel Extreme Masters : retour à Rio
La Jeunesse Arena accueille ce mois-ci le plus grand événement de CS : GO, l’Intel Extreme Masters 2023 à Rio de Janeiro. Le tournoi présentera 16 équipes d’élite en lice pour une cagnotte de 250 000 dollars américains et un prix supplémentaire d’un million de dollars pour les champions (Intel Grand Slam).
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