Vers une interdiction totale ? La suite de la SAGA POGO
Le représentant du 2e district d’Albay, Joey Salceda (qui est à la fois économiste et législateur) a une nouvelle fois exprimé son opposition à la proposition d’interdiction des opérateurs de jeux offshore philippins (POGO). Il a déclaré que celle-ci allait à l’encontre du raisonnement juridique.
Un représentant s’oppose à l’interdiction générale des POGO aux Philippines
Monsieur Salceda, en sa qualité de député, a souligné que si tous les POGO étaient contraints de quitter le pays, ce dernier pourrait perdre 8 milliards de pesos philippins de recettes fiscales.
Le Président de la Commission des Voies et Moyens au sein de la Chambre des représentants a également fait remarquer qu’une interdiction totale entraînerait une perte financière de 192 milliards de pesos en termes de valeur ajoutée brute dans les secteurs de l’immobilier, de la main-d’œuvre, des coûts auxiliaires ainsi que dans d’autres services et industries connexes soutenant les POGO.
“Plus important encore, il n’existe aucune logique juridique permettant de discriminer les POGO en tant que catégorie d’entreprises. Créer des exceptions arbitraires ou spéciales à l’encontre d’une entreprise nuit à notre crédibilité” a déclaré M. Salceda.
Le sénateur Sherwin Gatchalian (à la tête de la Commission des Voies et Moyens) est, lui, un ennemi de longue date des POGO. Il avait ainsi recommandé la cessation complète des activités des POGO dans le pays, affirmant que « l’expérience POGO » n’avait pas tenu ses promesses économiques et qu’elle a au contraire « créé de nouveaux chemins d’accès pour le crime et la corruption, nuisant à la réputation de notre pays auprès de nos alliés diplomatiques, des investisseurs étrangers, des touristes potentiels, et même de nos propres compatriotes ».
“L’élimination progressive d’une branche industrielle entière sur la base de violations commises par une minorité n’a aucun sens si on l’applique à n’importe quel autre secteur économique. Je ne suis donc pas d’accord avec une interdiction, ni avec une élimination progressive” explique Salceda.
En outre, il n’est pas certain que de telles mesures soient aussi efficaces que l’espère le sénateur Gatchalian. Cette idée est défendue par Joe Pisano, un vétéran de l’industrie du jeu et PDG de la société philippine JADE Entertainment and Gaming, qui a contacté SiGMA pour partager son point de vue :
« Nous verrons peut-être une amélioration de la position du pays au sein de l’AMLC (le Conseil contre le Blanchiment d’Argent) [en cas d’interdiction des POGO], mais les Philippines ont un marché national des jeux très fort et je doute que cela fasse une différence pour cette institution si les POGO sont interdits. Une telle mesure pourrait en fait entraîner un déplacement de ces activités au sein du marché noir, ce qui entraînerait une augmentation du nombre de jeux illégaux. »
La proposition du sénateur pour améliorer le contrôle de l’industrie
Le sénateur Ronald dela Rosa, qui dirige la Commission sénatoriale de l’ordre public et des drogues dangereuses, a proposé de relocaliser tous les POGO dans une zone désignée afin d’améliorer la surveillance du secteur.
Lors d’un entretien virtuel avec des journalistes, M. Dela Rosa a suggéré un retrait progressif des POGO au lieu d’une fermeture brutale. Selon le Manila Bulletin, il considère que l’exploitation des POGO dans une zone réglementée permettrait au gouvernement de surveiller étroitement leurs activités et de prévenir les activités criminelles.
Ses remarques faisaient suite aux appels à la fermeture du secteur lancés par le sénateur Gatchalian. Plus récemment, PAGCOR, l’autorité philippine de régulation des jeux, a déclaré que le secteur subsisterait, mais avec une surveillance renforcée.
L’agence a indiqué dans un communiqué que “PAGCOR souhaite réitérer son engagement ferme à maintenir l’intégrité de l’industrie des jeux aux Philippines, y compris les jeux offshore”.
“PAGCOR assure le public que, pour maintenir l’intégrité des jeux réglementés dans le pays, l’entreprise publique n’hésitera pas à imposer des sanctions ou des pénalités appropriées aux détenteurs de licences ou aux prestataires de services fautifs. Nous veillerons à ce que tous les revenus des jeux réglementés continuent de soutenir les efforts du gouvernement visant à améliorer la vie des Philippins.”
M. Dela Rosa prévoit de déposer une motion pour organiser un débat en séance plénière afin de parvenir à une décision collective sur les “recommandations contradictoires” des deux commissions sénatoriales concernant l’avenir des POGO.
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